(galadrielle) + do you want a dance with the devil?

Caractère

Le regard perdu dans l'horizon, à la contemplation des nuances de couleur, de la beauté de l'Art et des habitants de Londres, une femme lève son regard vers cette fameuse étendue céleste, et se plaît à s'observer dans ce miroir divin, réservé aux plus Grands, aurait-elle envie de dire. Calme, jamais elle ne perd (et ne perdra) son sang-froid. La colère, la rage, la haine, sont quelques sentiments, quelques émotions, quelques dérivés, qui ne lui sont pas propres. Froide, encore plus que sa peau hivernale, elle se lasse de ce monde qui l'entoure, et qui n'a de cesse de la décevoir. La gentillesse l'écœure, et les maux du monde lui donnent la nausée. La tête qui tourne sans jamais se stopper dans son élan, elle manque un instant de s'évanouir devant l'absurdité de l'Homme. Presque indifférente au sort d'autrui et à l'empathie, c'est une femme qui ne se laisse pas abattre, mais qui sait reconnaître les moments où elle doit se retirer, et se mettre à l'abri. Suivant son instinct, sa logique, et par-dessus tout son intelligence, elle se sait suffisamment brillante en échecs pour avoir été pendant de nombreuses années championne d'échecs. Qui peut la vaincre ? Elle est peut-être trop sûre d'elle, sans doute, certes, évidemment. Mais que serait une femme au cœur de pierre sans toute cette mise en scène douteuse ? Sans cette presque arrogance, et ces mouvements hautains et méprisants de la tête ? Pourtant, voilà qu'elle arbore deux visages distincts. L'un, incarnation même de l'hiver et de ses tempêtes de neige, elle repose dans la tranquillité, et la logique, presque la stratégie et les plans machiavéliques. L'autre, incarnation même de l'été, elle se montre enfin un peu chaleureuse à l'égard de ses proches, et espère les voir au chaud, à l'abri de toute tempête de sable. Protectrice, mais à bien des égards, elle n'est autre qu'une femme qui se sert, et jette tout ce qui lui devient inutile. Solitaire, elle n'a besoin de personne pour se plaire dans son existence minimaliste. La simplicité au cœur même de son mode de vie, elle s’autoproclame alors : “bonne vivante”. Parce que, c'est ce qu'elle est. Elle aime bien manger —c'est en fait une grande gourmande. Et puis, elle adore les vins de qualité. Elle ne résiste jamais à un repas dans un restaurant cinq étoiles. C'est une femme de luxe, que voulez-vous ?

Histoire

Perdue dans ses pensées, le regard hypnotisé par le spectacle qui se déroulait sous ses yeux, elle n'avait de cesse de se demander, de se questionner, sur des choses puériles, et inutiles. Pourquoi certains préféraient-ils le pseudo “droit chemin” dont ils parlaient tous ? Que pouvaient-ils y trouver d'avantageux ? Une réputation en or, un sentiment de bien-être ? Elle avait toujours trouvé ces héros, des abrutis, comme des êtres qui profitaient de chaque occasion pour exploiter la vulnérabilité et les sentiments les plus profonds des populations. Tout comme ils s'essayaient à l'asservissement le plus complet des peuples. Et cela, elle ne pouvait le tolérer. Oui, certains pouvaient prétendre en tout point qu'elle empruntait le “mauvais chemin”, qu'elle n'était qu'une infâme femme, mais, honnêtement, elle s'en fichait éperdument. Privait-elle quiconque de sa liberté ? Non. Jamais elle ne se prendrait pour une divinité, pour un modèle. Les héros, que faisaient-ils réellement au juste, au-delà de “sauver le monde des méchants pas beaux” ? Ils empêchaient les êtres peuplant cette Terre de choisir et donc d'être libres. La liberté, c'était avoir le choix. Le choix entre le Mal et le Bien. Mais le Mal pouvait être bien, et le Bien mal. Comprenez-vous ses pensées presque philosophiques ? Sans doute, oui. Galadrielle ne supportait pas cette absence de choix. Qui avait le pouvoir, concrètement, de dire que tel chemin était mieux que l'autre ? Personne. Les héros se prenaient pour des dieux, alors qu'ils n'étaient que des andouilles courant en culottes et slips. Tout ce qu'il y avait de plus ridicule, en soi. Se cacher derrière un masque ? Oh, ça, ils savaient faire. Assumer leurs choix ? Non, il ne fallait pas trop leur demander, non plus. Ils dictaient au monde entier la ligne à suivre, alors qu'eux-mêmes n'en faisaient qu'à leur tête. Des héros, personne n'en a besoin. Sauf eux et leur ego surdimensionné, bien entendu.

Passant outre ces pensées-ci, la femme aux cheveux dorés pousse un long soupire exaspéré. L'attitude des héros, des gentils tout beaux, l'agaçait. Ils se prenaient pour qui, au juste ? Ils n'étaient personne. Et ils n'avaient pas le droit de proclamer être quelqu'un. Même les pseudo méchants étaient à rayer de la carte. Le monde courait à sa perte, et l'hypocrisie ne faisait qu'être mise en avant. Au moins, avec ses activités à elle, peut-être offrirait-elle du plaisir à quiconque osait entrer dans le Dark Side ? Ce fut sur ce sourire amusé qu'elle sortit de son bureau sécurisé, et alla observer de plus près le phénomène d'en bas. Ses clients s'amusaient, et c'était le plus important. Parce qu'elle leur offrait la possibilité d'être qui ils voulaient, ce soir, et de faire tout ce qu'ils souhaitaient faire. Avoir le choix, c'était ça, être libre. Donner le choix, c'était savoir que l'on était tout sauf Dieu.